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Alors que le monde croule sous les déchets, les circuits de la collecte des métaux existent depuis toujours. La part de matière recyclée gagne en importance.

Ils sont les maillons clés de la chaîne. Dire que les métaux sont recyclables n’a de sens que grâce à eux. Les acteurs de la collecte et du tri des métaux (Selon Federec : 662 établissements pour les non ferreux, 828 pour les ferreux, la plupart faisant les deux) permettent la mise en relation entre celui qui a un déchet et celui qui cherche une matière première. Dans le bâtiment, hors TP on estime à plus de 46 millions de tonnes de déchets produits par an et ces acteurs en collectent, toujours selon la fédération des entreprises de recyclage près de 42 millions. Le principal atout des déchets métalliques est qu’ils ont un prix, une valeur marchande. Elle peut être élevée et relativement fluctuante pour les non ferreux (notamment le cuivre) et faible mais stable pour les ferreux (environ 15 euros/tonne).

L’apport du bâtiment grimpe

Dans le cas des ferreux, il faut savoir que la consommation européenne de ferrailles a augmenté de plus de 9 % en 2018 pour s’établir à près de 19 millions de tonnes ce qui représente 56 % de la matière première pour produire de l’acier. L’intérêt de la récupération de l’acier est donc considérable pour la sidérurgie. Or, dans le contexte de désindustrialisation de l’Europe et de la baisse de la part venant de l’automobile, l’apport de métal à recycler venant de la déconstruction des bâtiments et des acteurs de la construction (dont les métalliers), ne cesse de grimper. Cependant, l’acier pour la construction est aussi exposé aux prix bas de la matière venant de Turquie, par exemple ce qui perturbe la filière nationale de collecte et de recyclage qui perd en compétitivité alors qu’elle est écologiquement plus vertueuse. Enfin, il faut savoir qu'une tonne d'acier recyclé économise plus de deux fois son poids en matière première, 70 % de son poids en énergie, 1,5 fois son poids en CO2. Le recyclage d'une tonne de ferrailles permet, selon une étude de l'Ademe et de la Féderec d'éviter 57 % des émissions de CO2 et 40 % de la consommation énergétique nécessaire à la production d'une tonne d'acier primaire.